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La RSE (responsabilité sociétale des entreprises) : parente pauvre du développement durable

La gestion des ressources humaines fait partie intégrante du développement durable, car transformer des infrastructures en " vert " ne suffit pas, et cette partie du développement durable reste certainement l’un des aspects le plus négligé.

Pourquoi réserver une place de choix aux RH (ressources humaines) dans sa stratégie de DD ?

Le pilier « social » du DD comporte les relations avec les acteurs locaux, les règles de gouvernance et de transparence, de même que la gestion des RH. De plus en plus, les employés l’exigent. Ils aiment être consultés et savoir que leur opinion compte ; cela renforce leur sentiment de fierté. Réserver une place de choix aux RH permet de susciter l’adhésion des employés au projet, de réduire la résistance au changement (par exemple changement de produits d’entretien ménager) et d’éviter les plaintes liées à des promesses non tenues (par exemple serviettes changées malgré la demande du client). En outre, ce sont eux qui mettent en pratique plusieurs initiatives environnementales (par exemple le compostage). Cette stratégie permet aussi d’intégrer le DD à la culture d’entreprise afin que ce ne soit pas seulement une mascarade écologique pour rehausser l’image de l’entreprise. S’engager dans cette voie facilite le recrutement et la rétention du personnel, particulièrement auprès de la génération des moins de 30 ans. Cela améliore l’image de l’entreprise et sa réputation comme employeur de choix. Il faut vendre le projet aux employés avant de le vendre à la clientèle, car les employés représentent le premier public d’une entreprise.

Par quoi pouvez-vous commencer ?

1. Par une rémunération juste, une gestion égalitaire (équité interne), de bonnes conditions de travail et la sécurité des employés :

  • un horaire de conciliation travail-famille dans la mesure du possible,
  • des services qui améliorent la qualité de vie (garderie, service de conciergerie, abonnement à un centre sportif, vestiaire, douche),
  • des services de transport verts (vélos, laissez-passer d’autobus payés, système de covoiturage) ;

2. Par l’embauche de travailleurs de la région et de différents profils :

  • personnes à mobilité restreinte ou handicapées,
  • personnes issues de l’immigration,
  • jeunes de la région,
  • jeunes souhaitant s’installer en région,
  • personnes en réorientation de carrière,
  • personnes de 50 ans et plus ;

3. Par l’accompagnement des nouveaux arrivants ;

4. Par le fait de donner un sens au travail de chacun basé sur sa mission et sur sa fonction afin que chaque employé comprenne son lien et son rôle dans l’organisation ;

5. Par la prévision d’un plan pour permettre au personnel d’accéder à des responsabilités stratégiques ;

6. Par la gestion des talents de tous (mise à profit des compétences et de l’expérience), car tous les talents sont importants ;

7. Par la formation des employés, parce qu’un employé formé se sent moins menacé par le changement et en comprend les raisons. Il peut être proactif, suggérer des améliorations et éviter les plaintes liées aux promesses non tenues.

En intégrant le DD à la culture organisationnelle, les dirigeants vont au-delà de l’image. Il convient de planifier la démarche, de s’assurer qu’elle soit claire, de nommer une personne responsable (sans pour autant qu’elle ait à porter seule tout le poids de la responsabilité) et de faire participer les employés à des comités, les encourager à avoir une approche participative, et proposer une boîte à idées. Il s’avère important de communiquer le plan de déploiement à l’interne afin d’y susciter l’adhésion. L’organisation peut aussi faire connaître ses engagements et ses pratiques (RH, implication sociale et DD) en les rendant accessibles sur son site Web et en les incluant dans ses campagnes promotionnelles.

Par ailleurs, il ne faut pas tenir pour acquis que tous les employés croient au DD et qu’ils veulent tous aller plus loin dans son application. Il importe de ne pas vouloir engager plein de changements en même temps, car le développement durable peut très bien s’appliquer progressivement. Ainsi, il est préférable de faire attention à l’effet pervers des certifications. En rendant le processus plus administratif, elles peuvent faire perdre un peu l’esprit de la démarche et faire en sorte qu’on ne s’engage plus dans le DD pour les bonnes raisons.



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