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Slow Food : la Commission européenne en chemin vers une Europe durable

La Commission européenne a dévoilé les stratégies tant attendues, sur la Farm to Fork [de la ferme à la fourchette] et celle sur la Biodiversité. Slow Food estime qu’elles représentent l’opportunité de mettre en route le changement transformateur dont nous avons besoin pour construire des systèmes alimentaires durables et pour protéger notre environnement, nos agriculteurs et notre santé.

Alors que la stratégie Farm to Fork est la première véritable tentative de politique alimentaire commune de l’UE, la stratégie Biodiversité reconnaît la valeur fondamentale de l’agrobiodiversité. Ce sont deux éléments fondamentaux que Slow Food préconise depuis des années et c’est un véritable changement positif dans le récit. Les deux stratégies touchent à de nombreux aspects essentiels et interdépendants tels que la promotion de l’agroécologie, les régimes alimentaires durables et la nécessité d’évoluer vers une production de viande moins abondante et de meilleure qualité.

"Nous avons besoin d’une approche à long terme de la transition vers un système alimentaire réellement durable et résilient, qui respecte le bien-être des agriculteurs, des travailleurs agricoles, des consommateurs et de l’environnement. Les stratégies Farm to Fork et Biodiversité constituent un grand pas dans la bonne direction. Nous nous félicitons que ces stratégies soulignent que les agriculteurs et les pêcheurs font partie de la solution et qu’ils ont besoin d’un soutien pour réaliser la transition vers l’agroécologie. Dans l’ensemble, les objectifs et les actions sont ambitieux et envoient un signal fort sur les objectifs à atteindre, en impliquant tous les acteurs du système alimentaire", déclare Marta Messa, directrice du bureau européen de Slow Food.

Slow Food regrette qu’en dépit de la ECJ ruling et les critiques sévères de Slow Food et de nombreuses autres ONG européennes, la Commission a inclus de nouveaux les OGM dans la stratégie Farm to Fork. Cette décision affaiblit la position de la stratégie sur la biodiversité, du fait que l’utilisation de variétés traditionnelles de races et de cultures peut contribuer à inverser le déclin de l’agrobiodiversité (ou "diversité génétique").

Bien que la nouvelle stratégie Biodiversité reconnaisse que les oiseaux et les insectes des terres agricoles, en particulier les pollinisateurs, sont des "indicateurs clés de la santé des agroécosystèmes", les objectifs de réduction des pesticides de 50 % sont encore trop bas pour inverser les taux d’extinction sans précédent des pollinisateurs. Slow Food fait partie de l’Initiative Citoyenne Européenne “Save Bees and Farmers”, qui prévoit un objectif de réduction de 80 % d’ici 2030 et l’élimination complète des pesticides de synthèse d’ici 2035. Ces objectifs sont réalistes tant que les agriculteurs sont correctement récompensés et incités à cultiver la biodiversité.

Slow Food partage l’avis de la Commission selon lequel les stratégies Farm to Fork et Biodiversité, qui font partie du Green Deal européen, serviront de catalyseur pour le plan de relance de l’UE après la pandémie de Covid-19. Slow Food encourage le Parlement européen et le Conseil à soutenir la mise en œuvre de ces deux stratégies et à travailler à l’amélioration des aspects mentionnés ci-dessous.

Les stratégies doivent :

  • Protéger et promouvoir davantage l’agrobiodiversité en mettant en place des mesures visant à récompenser les producteurs qui cultivent et exploitent l’agrobiodiversité, en garantissant l’enregistrement des variétés de semences dans les registres publics et en veillant à ce que la sélection conventionnelle de plantes et d’animaux soit exempte de revendications de brevet ;
  • Soutenir l’agroécologie en réorientant la PAC pour soutenir les petites exploitations agroécologiques ; et en soutenant la transition agroécologique par des services de conseil agricole indépendants ;
  • Soutenir les agriculteurs dans le développement d’alternatives aux pesticides de synthèse, afin d’atteindre une réduction de 80% de l’utilisation des pesticides d’ici 2030, et une élimination complète d’ici 2035 ;
  • Créer un plan d’action spécifique visant à réduire et à améliorer la production et la consommation de viande, de produits laitiers et d’œufs dans l’UE, afin de passer d’une agriculture industrielle à une production animale circulaire et extensive dans le cadre de systèmes agricoles mixtes ;
  • Rendre l’alimentation agroécologique accessible à tous les Européens en visant une augmentation de 20 % du nombre de programmes CSA (Community Supported Agricolture) en Europe d’ici 2030 ;
  • Établir des chaînes d’approvisionnement et des conditions de travail équitables pour tous les agriculteurs, travailleurs agricoles, artisans de l’alimentation et en particulier pour les travailleurs agricoles migrants, les jeunes et les femmes ;
  • Soutenir les résolutions du Parlement d’octobre 2016 et d’octobre 2017 contre l’autorisation par la Commission des organismes génétiquement modifiés (OGM) et sur les efforts visant à faciliter l’interdiction de la culture des OGM par les États membres, conformément à l’objectif de protection de la biodiversité, de la nature et des sols ;
  • Soutenir la mise en œuvre rapide de la décision de la Cour européenne de justice de 2018, qui précise que les nouvelles techniques de modification génétique sont sumises à la législation européenne sur les OGM, et veiller à ce que les variétés génétiquement modifiées passent par la procédure habituelle d’évaluation des risques, soient traçables et soient étiquetées.

Pour plus d’informations : https://ec.europa.eu/info/law/bette...



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