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Dépollution de l’air intérieur : ne pas se ruer sur les plantes vertes

Les plantes vertes semblent parées de toutes les vertus pour épurer l’air intérieur de nos lieux de vie, mais les dernières études menées par de nombreux organismes comme l’ADEME, l’Observatoire de la qualité de l’air intérieur, démontrent que ce n’est pas si simple au regard des résultats des expériences scientifiques menées.

Les multiples lieux confinés de vie dans lesquels évolue l’homme moderne ( environ 90% de son temps) sont des endroits où il ne ferait pas bon vivre. En effet, ils seraient "hantés" par des substances telles que monoxyde de carbone, benzène, formaldéhyde, phtalates, acariens, particules fines…Un cocktail suspecté d’occasionner des troubles de la santé. Allergies, irritations, fatigue, maux de tête, asthme, voire même des pathologies à long terme (cancers, perturbations endocriniennes, troubles cardiovasculaires). La qualité de l’air intérieur est devenue ainsi un véritable enjeu de santé publique. A tel point que le marché a vu fleurir un panel assez large de matériels vendus comme « épurateurs d’air » : caisson de filtration, purificateur, aéro-ioniseur… et, dans tout ce bric-à-brac high-tech, des plantes vertes. Ces dernières auraient pour vertu d’absorber les polluants de l’air ambiant. Les jardineries proposent désormais des kits sur mesure, des compositions végétales spécifiques à chaque pièce de la maison, étiquetées « plantes dépolluantes ».

Origine de l’air sain intérieur

La question d’un air sain en milieu clos s’est posée dès la course à la conquête de l’espace. En 1973, la mission Skylab 3 avait en effet révélé, à son retour, la présence dans la station de plus d’une centaine de molécules organiques volatiles à des doses importantes. La Nasa a alors chargé un scientifique, William Wolverton, d’étudier certaines propriétés des plantes. Ses premières expériences l’ont conduit à exposer une quinzaine de plantes à un cocktail de polluants dans un bâtiment appelé « Biohome », simulant ainsi l’espace intérieur d’une station orbitale. Ces expérimentations n’ont finalement pas trouvé d’applications directes dans les capsules spatiales mais, poursuivant ses travaux en dehors de la Nasa, William Wolverton a étudié l’efficacité dépolluante d’une cinquantaine de plantes exposées à de fortes doses de différents polluants. Les conclusions des expériences du docteur Bill Wolverton ont donc été en partie vérifiées... mais dans des conditions expérimentales ! « L’exposition en enceinte ne tient pas compte de certains facteurs (circulation de l’air, volume des pièces…) déterminants pour évaluer les capacités réelles des plantes dans des locaux, et le nombre de plantes nécessaires. » souligne PHYTAIR. C’est tout l’objet de la dernière phase du programme de recherche, actuellement en cours.

Plantes en pot : pas de dépollution efficace des lieux de vie

Toutes les études montrent qu’en laboratoire, autrement dit à des concentrations supérieures à celles rencontrées dans l’air intérieur, sur des substances seules et pendant des durées limitées, les plantes possèdent des capacités d’abattement avérées vis-à-vis de polluants gazeux tels que le monoxyde de carbone, les COV et le formaldéhyde. Par contre, les spécialistes sont tous d’accord pour dire qu’en l’état actuel des recherches, les rendements d’épuration observés lors de l’utilisation de plantes en pot dans des espaces réels restent faibles, ne permettant pas une épuration efficace des volumes d’air des bâtiments.

Les expériences réalisées en laboratoire ont montré un pouvoir dépolluant de certaines plantes mais dans des conditions qui ne sont pas les conditions réelles rencontrées dans la "vraie vie". Les tests ont été principalement réalisés dans des enceintes hermétiques en verre de 300 litres – l’équivalent d’un grand aquarium – où les plantes ont été exposées à de fortes doses de polluants pendant seulement 24 heures. Les études dans des conditions plus proches de celles des pièces d’habitation (des enceintes de 8 mètres cubes, ventilées, avec des concentrations plus faibles de polluants, sur de plus longues durées) commencent à peine et les résultats sont bien moins concluants, les rendements sont très faibles, voire inexistants. » Un constat que dresse également Jean-Pierre Garrec, spécialiste de la physiologie des plantes, chercheur au laboratoire pollution atmosphérique de l’Inra et membre du programme Phytair, qui n’hésite pas à qualifier d’« arnaque » les plantes vendues dans le commerce sous le label « plantes dépolluantes ».

Plantes vertes : l’agrément avant tout !

En attendant les résultats d’autres études encore en cours à travers le monde, les plantes vertes ont l’avantage de décorer certains endroits pour leur apporter un embellissement et leur donner une âme. En jouant un rôle d’anti-stress, un peu comme les fontaines à eau d’intérieur ou la vue d’un aquarium, elles sont bénéfiques pour notre santé et notre bon équilibre psychologique.



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