Consommation énergétique en baisse grâce à la douceur du climat

Le Commissariat Général au Développement Durable a publié un compte-rendu sur la « conjoncture énergétique de janvier 2014 ». Ce document montre une baisse significative de la consommation énergétique par rapport à janvier 2013, en raison de la douceur du climat. La production d’énergie est elle en hausse. La plus forte croissance est à l’actif de l’éolien, dopé par les vents forts qui ont balayé le pays cet hiver. 

Comme le montre le rapport du CGDD, le mois de janvier a été très clément en termes de températures, avec une moyenne supérieure de trois degrés par rapport à l’année précédente. Ces conditions météorologiques se sont traduites par une baisse de 7% de la demande énergétique primaire comparativement à janvier 2013. En effet, le froid étant moins important qu’habituellement à la même période, les besoins de chauffage ont été réduits. En témoigne la diminution de la consommation d’énergies fossiles. Entre janvier 2013 et janvier 2014, la demande de charbon a connu une réduction de 32,1%. La consommation de pétrole a, elle, baissé de 5,5%, tout comme celle du gaz naturel qui a été marquée par un fléchissement de 13,2%.

Selon le rapport du CGDD, les centrales thermiques n’ont jamais été aussi peu utilisées depuis 1997. Deux raisons à cela : d’une part, les conditions météorologiques favorables, et d’autre part, une sollicitation importante des énergies hydraulique, éolienne et nucléaire, non émettrice de CO2 (les centrales thermiques étant principalement utilisées pour ajuster offre et demande de consommation lors de pics de consommation)..

La hausse de la production d’énergies primaires : le rôle des énergies renouvelables

Le rapport constate une hausse significative de l’indépendance énergétique française par rapport à janvier 2013 (+ 4,2%). En effet, alors que demande énergétique est faible en raison de la douceur des températures, la production d’énergie primaire a augmenté de 1% par rapport à janvier 2013. Cette hausse est le résultat d’une progression générale de la production hydraulique, nucléaire et éolienne. L’hydroélectricité a vu sa production augmenté de 12,1% : un accroissement sans précédent depuis dix ans. L’énergie nucléaire a connu une progression de sa production de 0,7%, en partie du fait d’une hausse du taux de disponibilité des centrales nucléaires de plus de 4 points par rapport à janvier 2013.

Mais la croissance la plus spectaculaire est celle de l’énergie éolienne : celle-ci a généré 66% d’énergie de plus en janvier 2014 qu’en janvier 2014. Cette majoration a été notamment permise par les vents forts qui ont soufflé en ce début d’année.

Impact des tempêtes sur la production éolienne

L’hiver a en effet été caractérisé par des vents puissants, et des tempêtes nombreuses, qui ont été favorables à l’éolien. La Bretagne s’avère être une bonne illustration de cela. Alors que la région a été frappée par des tempêtes violentes assez dévastatrices, les 250 éoliennes installées en son sein ont vu leur production doubler en janvier par rapport à l’année dernière. Le 6 janvier 2014 par exemple, le parc éolien breton a ainsi généré 84% de la production électrique de la région, « grâce » à la tempête Hercules.

Il convient toutefois de relativiser cette performance éolienne, sachant que la région produit peu d’électricité. Le taux d’indépendance énergétique de la Bretagne est l’un des plus faibles en France : les bretons dépendent à 93% de leurs importations d’énergies.

Le bénéfice des tempêtes qui ont frappé l’Europe occidentale durant l’hiver s’est aussi fait sentir en Allemagne. Le 5 décembre 2013, alors que soufflait l’ouragan Xavier, les parcs éoliens allemands ont assuré 40% de la consommation électrique allemande. Cette production éolienne fut d’autant plus importante outre-Rhin que le parc éolien allemand est relativement bien développé avec une puissance de 34.000 MW contre 8.000 MW en France.