In Extenso : un mois d’avril mitigé pour l’industrie hôtelière française

Après un premier trimestre 2024 marqué par de belles performances pour l’hôtellerie française, le mois d’avril a inversé la tendance avec un taux d’occupation de 62%, en baisse de 4% par rapport à avril 2023 et jusqu’à -6% et -7% pour les segments Economiques et Super-Economiques.

Les prix moyens ont enregistré une légère baisse de 2 % tous segments confondus. Ainsi, le chiffre d’affaires par chambre disponible dans l’hôtellerie française a atteint en moyenne 70 € HT en avril, ce qui représente une diminution de 5 % par rapport à 2023. En cumulé sur les quatre premiers mois de 2024, la légère baisse des taux d’occupation (56%) et des prix moyens (107 €) a entraîné une baisse du RevPAR de 2 %. Les performances sont disparates, allant de -4 % pour le segment Super-économique à +3 % pour le segment Haut de gamme/Luxe. La fréquentation a été affectée par des conditions météorologiques moins favorables tandis que le tourisme d’affaires en région a été moins dynamique en raison de la concentration des vacances de printemps des Franciliens en avril (contrairement à 2023, où elles étaient réparties entre avril et mai). Les prix moyens confirment quant à eux les prévisions de stabilisation anticipées en début d’année.

Selon notre partenaire STR, les taux d’occupation des hôtels parisiens pour la période des Jeux ont déjà dépassé 70 %. Les augmentations tarifaires annoncées il y a quelques mois se sont atténuées, mais l’événement devrait contribuer à la hausse des prix moyens.

« Alors que le premier trimestre 2024 s’est achevé sur une hausse des performances, le mois d’avril a présenté un léger ralentissement pour l’hôtellerie française notamment au niveau de la fréquentation. Nous restons confiants à l’approche des Jeux Olympiques et estimons à ce jour que les taux d’occupation des hôtels parisiens sur cette période ont dépassé les 70% d’occupation ». explique Olivier Petit, Associé chez In Extenso Tourisme, Culture et Hôtellerie.

L’hôtellerie parisienne : des performances globalement en baisse depuis le début de l’année

Le taux d’occupation dans la capitale a atteint 79%, similaire au mois précédent mais en diminution de 3% par rapport à 2023.

L’hôtellerie du segment Economique a subi une baisse plus marquée de 9 %, principalement en raison d’une activité d’affaires réduite durant une période des 15 jours de vacances scolaires pour les Franciliens. En revanche, l’hôtellerie du segment Luxe a connu une augmentation significative de son taux d’occupation (+15 %), réduisant davantage son retard de reprise post-Covid-19.

En avril, Paris a maintenu son rang parmi les principales destinations européennes, avec un taux d’occupation avoisinant 80 %, similaire à ceux de Madrid ou Amsterdam. La capitale a accueilli de nombreux touristes et a également été attractive grâce au déroulement d’événements professionnels tels que l’INTERMAT, salon professionnel triennal des équipements pour les industries de la construction, qui a attiré 130 000 visiteurs durant quatre jours fin avril.

La tendance des prix moyens a également été à la baisse, modérément dans l’hôtellerie du segment Haut de gamme/Luxe et plus fortement dans les segments inférieurs (-7 % à -8 %). La recette moyenne par chambre louée a diminué de 5 % en avril, et le RevPAR a chuté de 8 % pour atteindre 178 € HT. En cumul depuis le début de l’année, le taux d’occupation et le prix moyen ont légèrement diminué, avec un chiffre d’affaires hébergement moyen de 160 € HT par chambre disponible fin avril, soit une baisse de 3 % par rapport à l’an dernier.

Les Régions (hors Côte d’Azur) : des résultats mitigés et des disparités entre les gammes d’hôtels

En avril, le taux d’occupation global a baissé de 4 % par rapport à 2023, atteignant 58 %. Tous les segments ont été touchés par cette baisse, excepté le segment Haut de gamme/Luxe, qui a connu une légère hausse de 1 % contre des diminutions de 3 % à 6 % pour les autres segments.

Malgré cela, l’hôtellerie en régions a réussi à maintenir son prix moyen en avril à 91 € HT par chambre louée, stable par rapport à avril 2023. Les segments Super-économiques et Economiques ont même enregistré de légères hausses, compensant en partie les baisses plus marquées des taux d’occupation. En revanche, les hôtels haut de gamme/luxe ont vu leur recette moyenne par chambre (RMC) diminuer de 5 %, une tendance similaire à celle observée sur les littoraux.

En conséquence, le gain de 1 % du RevPAR constaté fin mars 2024 a été annulé par un mois d’avril plus morose pour l’hôtellerie régionale, le RevPAR cumulé sur quatre mois à 45 € HT, soit une baisse de 1 %.

La Côte d’Azur maintient son attractivité avec des performances satisfaisantes

Pour le mois d’avril, l’hôtellerie de la Côte d’Azur a affiché de bonnes performances. Le taux d’occupation a augmenté de 3 %, porté par la montée en puissance de nouveaux hôtels du segment Haut de gamme. Le secteur a également profité d’une demande durant les vacances scolaires, malgré un climat capricieux, ainsi que de l’impact positif d’événements professionnels comme le MIPTV de Cannes, qui a attiré 8 000 participants en avril. Cependant, le segment Super-économique continue de rencontrer des difficultés depuis le début de l’année. Par ailleurs, la recette moyenne par chambre louée est restée stable en avril, à l’exception de l’hôtellerie de luxe, qui a enregistré une baisse de 4 %. Les hôtels économiques ont poursuivi leur progression de RMC, maintenant un taux de croissance de 8 % depuis le début de l’année. Sur les quatre premiers mois de l’année, le taux d’occupation a atteint 56 %, en hausse de 4 %, avec un prix moyen de 138 € HT, soit une augmentation de 2 %. Ces évolutions ont conduit à une augmentation notable de 6 % du RevPAR par rapport à l’an dernier.